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Aiguille 

une par hauban, les "aiguilles" sont percées d'un trou à leur base, par où est introduite l'extrémité inférieure des haubans à la longueur voulue et tournée en demi-clé. Chaque "aiguille" est elle-même introduite dans une grosse boucle fixée sur une courbe, puis relevée vers le haut, faisant ainsi levier de tension. La boucle exerçant une pression sur le demi nœud bloque ce dernier. La tête en forme de bitte de "l'aiguille" est alors maintenue en position haute par une petite boucle. Les "aiguilles" assurent donc simultanément le réglage précis de la longueur des haubans, leur tension et leur largage instantané lors d'un démâtage obligatoire au passage d'un pont par exemple.

Allèges

embarcations en général plus petites que le chaland qui les remorque.

Allonger (s')

s'amarrer parallèlement à un quai, le nez contre le courant. Sur la Loire, la navigation était arrêtée une heure après le coucher du soleil et reprenait une heure avant son lever.

Aluette

jeu de 48 cartes à personnages qui se joue en silence (aluette = a-luette, sans luette), mais avec beaucoup de grimaces, de gestes et de mimiques.

Amont

partie d'un cours d'eau qui se trouve vers la source. Par opposition à l'aval, situé vers l'embouchure.

Ancre 

Suprême sauvegarde du vaisseau ! Elle est utilisée au mouillage, où l'on considère que l'on file une longueur de chaîne égale à trois fois la profondeur ; ce qui implique de posséder une grande longueur de chaîne d'ancre ou peu de fond. L'ancre est également utilisée dans des manœuvres délicates, telles que le passage de ponts.

Bachot

petite embarcation.

Baissant

bateau qui descend le fleuve, vers l'aval. On dit aussi avalant.

Barre 

Permet la rotation sur elle-même de la bille de piautre. Toujours à la main ou à l'épaule du pilote.

Bille de piautre

Axe qui repose sur l'extrémité de la levée arrière et transmet la rotation de la barre au safran.

Billeur

pilote qui guide les bateaux sous les arches des ponts.

Boulines

cordages qui maintiennent la voile en avant pour contribuer à lui faire prendre le vent dans la meilleure direction.

Boute-vent

ou "bouline". Au nombre de 2, les "boutes-vent" permettent d'orienter la voile en halant vers l'avant.

Brais

ou haubans, cordages goudronnés qui maintiennent le mât.

Bricole

ou las, sorte de harnais de chanvre tressé grâce auquel les hommes halent les bateaux depuis la rive.

Cabanée

se dit d'une embarcation qui comporte une cabane de bois.

Calfat

ouvrier qui glisse de la mousse ou de l'étoupe goudronnée entre les planches de la coque d'un bateau pour assurer l'étanchéité des joints.

Carrée

abri où dorment les marins.

Charroyère

vaste bac qui permet de passer des véhicules, charrettes ou voitures particulières.

Chevaus

panneaux de planches, sortes de grandes pelles, destinés à creuser et entretenir un chenal, ou chevalis, dans le lit de la rivière, sur une profondeur d'au moins 0,40m.

Chevêtre

Cordage attaché de part et d'autre des deux bords du bateau, fixé par deux demi-clés sur la "bille de piautre", la maintenant en position axiale, et la limitant à un mouvement de rotation oblique. Actif lorsque le bateau n'est pas en charge, le centre de gravité de la piautre se trouve en arrière de son point d'appui, le "chevêtre" empêche alors son basculement.

Collier de racage 

Ou "racle de mât". Collier à un ou deux étages de boules de bois dites "pommes de racage" qui sert à maintenir la vergue contre le mât lors des manœuvre de hissage ou d'affalement de la voile et en navigation.

Coue

«queue», arrière ou poupe d'un bateau.

Couplage

assemblage de deux bateaux reliés côte à côte par des cordages et dont l'un, le boutavant, est décalé de la longueur de son nez.

Courbe

pièce de bois courbe, prise dans l'angle formé par le tronc et les racines d'un arbre, et qui maintient les bordés. Pour un fûtreau de 7 mètres, 2 fois 5 courbes assurent la constance et le maintien des angles bord-fond, clouées ou chevillées aux bords.

Dame-jeanne

grosse bouteille de grès ou de verre permettant de transporter les liquides.

Déchirer

démolir un bateau en le démontant.

Drisse de mât

Bout de grande longueur (2 fois 1/2 la hauteur du mât), la drisse de mât en passant dans "l'itague" hisse la vergue et sa voile au sommet du mât, elle est retenue par un taquet sur le pied de mât.

Ecoussoir

Ou "bride-cul". Fort cordage qui empêche la "piautre" de glisser en arrière et qui maintient sa bille sur le bord extrême de la levée arrière du fûtreau.

Ecoute

Bouts fixés par un nœud d'écoute à chacun des 2 angles inférieurs de la voile, les 2 écoutes permettent de faire gonfler la voile. Elles sont reliées de part et d'autre du bateau à des taquets, ou le plus souvent dans chacune des mains du pilote.

Engraver (s')

s'échouer sur un banc de graviers ou de sable.

Erre

vitesse acquise, élan pris par un bateau, qui n'est plus tiré par ses voiles.

Estacade

plate-forme surélevée construite sur un bâti en bois ou en maçonnerie pour faciliter le transport des marchandises.

Etai

ou "pantoire". Dispositif avant d'haubanage, l'étai est fixé au sommet du mât par une boucle épissée.

Ex-voto

plaque ou objet dédicacé à la Vierge ou à un saint local en signe de reconnaissance ou de remerciement.

Faseiller

claquer au vent comme un drapeau.

Fosse

immobilisation volontaire d'un bateau, qui attend que les eaux, trop basses, remontent.

Fret

cargaison, marchandises que charge un navire.

Gabarre

nom courant du chaland de Loire jusqu'au xviiie siècle.

Gaffe

Bâton à double effets, qui permet soit par la pointe de pousser, amortir un choc, soit par le crochet de retenir ou de se retenir !

Galarne

vent de nord-ouest, qui a tendance à faire chavirer les bateaux et cause de nombreux naufrages, à une époque où presque personne ne sait nager. Sa mauvaise réputation avait donné naissance à une injure («fils de galarne »!)

Garriau

sorte de couverture molletonnée faite de plusieurs couches de tissu.

Garcette de ris

Au 3/4 supérieur de la voile, une bande de garcette de ris (petites cordelettes pendantes) permet de réduire considérablement la surface portante au vent, si nécessaire.

Gueurde

Bout de petit diamètre qui passe dans un petit palan suspendu à la vergue, la "gueurde" permet de maintenir le bas central de la voile à une hauteur voulue, dégageant la vue du pilote à sa piautre. La gueurde est retenue au mât par un "collier de racage" dont les "pommes" sont de diamètre décroissant. Elle est fixée à son extrémité opposée sur un taquet en pied de mât ou sur une boucle de hauban.

Guindeau

treuil à main qui permet de dresser le mât, de hisser des marchandises à bord ou de se haler. Le treuil mécanique n'apparaîtra qu'en 1860.

Guiroué

Girouette formée d'une planchette en bois peinte, sculptée de motifs populaires, ajourée et terminée par un gonfalon. Le "guiroué" tourne au gré du vent sur un axe, lui-même enfilé dans un trou en tête de mât.

Hauban

2 paires de haubans latéraux maintiennent le mât vertical. Chaque hauban est fixé à sa base à une grosse boucle qui embrasse une courbe du bateau et en tête de mât par un nœud de capelage (aussi appelé nœud de cabestan). La tension des haubans est assurée par le réglage des "aiguilles".

Inscrits maritimes

instaurée par Colbert en 1668, l'inscription maritime fut vraiment organisée en 1790. Les marins des côtes de France pouvaient à tout moment, en cas de conflit, être réquisitionnés. Lors de la guerre d'Indépendance américaine (1775-1782), cette obligation fut étendue aux marins de Loire.

Itague

palan simple par où coulisse la drisse de mât.

Jute

plante dont les tiges ont des fibres longues et soyeuses qui servent à tisser des toiles.

Levée arrière

ou pont arrière.

Levée avant

ou Pont avant.

Marne

Grands bouts de part et d'autre de la vergue. Les deux "marnes" permettent d'orienter la vergue et par conséquent la voile au vent. Elles sont retenues et réglées de part et d'autre du bateau par des taquets.

Mât

En pin laricio pour La Gabrielle et d'une hauteur de 5,50 mètres, il porte la vergue et sa voilure.

Mélasse

sorte de sirop restant après la cristallisation du sucre.

Ménicles

Sorte de "chèvre" formée de 2 pièces de bois dont les pieds sont fixés sur les bords du bateau et dont les têtes sont assemblées en croix par un amarrage de type brélage en X. Actif lorsque le bateau est en charge, l'immersion de la presque totalité du safran met la piautre en déséquilibre avant. Sa tête est alors maintenue haute par les "ménicles".

Octroi

droits des villes auxquels sont soumis les marchandises. Celles-ci ne pouvaient être débarquées que si elles avaient été dédouanées.

Outiaux

grosses perches terminées par un fer fourchu, qui permettent de se tenir écarté des piles d'un pont.

Piautre

Dispositif à gouverner spécifique de la Marine de Loire et d'Allier. Fonctionne uniquement en rotation oblique et lorsque le bateau possède une certaine vitesse, sous l'impulsion du vent sur la voile ou de la perche ferrée. Outre le fait que la "piautre" possède une redoutable efficacité directive, elle donne au bateau à fond plat une surface de dérive qui lui permet de s'éloigner nettement du vent arrière. Des réglages de grande précision complètent l'efficacité de ce gouvernail en lui permettant d'entrer en action et de s'adapter à diverses conditions de navigation (basses ou hautes eaux, orientations du vent, bateau en charge ou non, en "couplage" lors de la descente ou en "équipe" lors de la remonte).

Pilotis

pieux enfoncés en terre sur lesquels on peut construire un bâtiment, notamment une maison, sur l'eau ou dans des marais.

Planche

morceau de bois qui sert de passerelle entre le bateau et la rive ou le quai. Dans certains ports à grand trafic, des « planchéieurs » guettaient l’accostage des chalands pour placer la planche et gagner quelques pièces de monnaie.

Rable de coiffage

Pièce de bois d'extrémité avant, massive, percée d'un trou qui correspond à la base d'attache de l'étai ou "pantoire".

Radeaux

grands assemblages plats de troncs d'arbre, sur lesquels les Auvergnats descendent leur bois. Ils manœuvrent leurs énormes charges grâce à des perches glissées dans des anneaux de cordage, les rouettes.

Recoussoir

Cordage frappé sur la levée arrière par un nœud de batelier, relié au X des ménicles pour les empêcher de basculer vers l'avant.

Remontant

bateau qui remonte le fleuve, vers l'amont.

Retenue

tout cordage fixé au bout d'une ancre.

Sapine

bateau à fond plat construit en sapin. Les types les plus connus sont la Saint-Ramberte, du nom du village de Saint-Rambert, ou Salambarde, déformation du nom précédent.

Syndic

représentant des habitants d'un village, d'une corporation ou d'une association professionnelle.

Taquet de marne

2 taquets à l'arrière et de part et d'autre de la coque assurent les points de fixation et de réglage des "marnes".

Taquet de mât

Point de fixation de la drisse de mât.

Taquet sur étai

Point d'attache des "boutes-vent".

Tête de mât

Extrémité supérieure du mât et point de fixation de l'étai et des haubans.

Tirant d'eau

profondeur à laquelle un bateau, à charge maximum, peut s'enfoncer dans l'eau.

Toue

bachot.

Tuffeau

pierre calcaire dure, caractéristique de la Touraine, renfermant des grains de quartz et de mica qui a la propriété de durcir à l'air.

Verdiaux

buissons de saule.

Verdon

long cordage permettant de haler le bateau. Il est fixé en haut du mât, afin qu'il ne se prenne pas dans les arbustes. Une bande de "verdons" (petits bouts fermés en nœud plat) rendent solidaire la voile à la vergue.

Vergue

pièce de bois fixée sur le mât, généralement à l'horizontale, et sur laquelle est fixée la voile. Elle mesure entre 2,5 fois et 3 fois la largeur du bateau.

Voile carrée

D'une surface de 20 m2, elle pouvait atteindre 100 m2 sur les grandes gabarres. Solidement ralinguée sur tout son pourtour, elle est formée de plusieurs bandes ou "toiles" assemblées, dont le nombre définissait quantitativement la surface au vent, on disait une voile de tant de "toiles". Sa hauteur est toujours supérieure à celle du mât afin qu'elle « ballonne » aisément.

Sources :
Beaudoin F., La Marine de Loire et son chaland.
Biton G., Bateaux de Loire.
Chaussard P., La Marine de Loire.
Fraysse J. et C., Les mariniers de Loire en Anjou.
Fraysse J. et C., La vie quotidienne au temps de la marine de Loire.
Mondanel P., L’ancienne batellerie de 1'Allier et de la Dore.
Toscan R., L'épopée des mariniers de Loire.
Dictionnaire de Furetière (XVIIe siècle).
Réalisation :
Manu PARIS

 

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